Les anciens cadres tesla partagent les obstacles majeurs freinant la conduite entièrement autonome aujourd’hui

Andrej Karpathy, ancien directeur de l’intelligence artificielle chez Tesla, détaille les étapes techniques nécessaires pour atteindre une conduite totalement autonome.


La marche complexe vers une autonomie totale chez tesla #

Il compare ce processus à une “marche des neuf”, où chaque amélioration apporte un nouveau niveau de fiabilité, de 90% à 99%, puis de 99% à 99,9%, et ainsi de suite. Selon lui, chaque nouveau “neuf” demande autant de travail que le précédent, rendant la progression exponentiellement plus difficile. Cette approche éclaire les raisons pour lesquelles les annonces répétées d’Elon Musk sur la disponibilité imminente de cette technologie ne correspondent pas à la réalité. Pendant cinq ans, l’équipe a réussi à franchir seulement deux ou trois paliers, montrant que le chemin est encore long.

Les premiers progrès réalisés sous la direction de Karpathy ont permis de réduire nettement les interventions humaines grâce à la version beta du logiciel Full Self-Driving (FSD). Cependant, les avancées récentes peinent à maintenir ce rythme, car les marges d’amélioration deviennent de plus en plus étroites. Cela explique pourquoi les performances visibles par les utilisateurs stagnent malgré les efforts continus des ingénieurs. Le défi technique majeur réside dans la nécessité d’atteindre une fiabilité quasi parfaite, indispensable pour garantir une autonomie complète sans risque pour les passagers et les autres usagers de la route.

Sterling anderson et l’approche prudente de general motors #

Sterling Anderson, qui fut le tout premier responsable du programme Autopilot chez Tesla, illustre un contraste fort avec sa nouvelle entreprise, General Motors. En dirigeant les produits globaux chez GM, il défend un déploiement progressif et sécurisé de la conduite autonome, avec un calendrier prévu pour 2028. Anderson souligne que la technologie Super Cruise de GM a déjà cumulé plus de 700 millions de miles sans accident causé par le système, un bilan que Tesla ne peut pas revendiquer pour son Autopilot. Cette différence traduit une approche plus conservatrice, axée sur la sécurité et la confiance des utilisateurs.

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Anderson critique ouvertement les promesses de Tesla, affirmant que leurs annonces répétées ne reflètent pas toujours les capacités réelles du système. Il rappelle que bâtir la confiance des clients nécessite de livrer des produits fiables et sûrs avant toute communication ambitieuse. Cette philosophie rejoint la prudence de nombreux experts qui préfèrent un déploiement étape par étape plutôt qu’une mise sur le marché prématurée. Dans ce contexte, GM choisit de tester ses systèmes intensivement avant de les généraliser, minimisant ainsi les risques d’incidents et de litiges.

Un décalage grandissant entre communication d’elon musk et réalité technique #

Les témoignages de Karpathy et Anderson pointent un écart majeur entre les annonces publiques d’Elon Musk et l’état réel des développements technologiques. Chez Tesla, certains ingénieurs découvrent parfois les promesses faites par leur PDG en même temps que le grand public, ce qui crée des tensions internes. Cette situation génère une discordance entre les objectifs affichés et les capacités effectives des systèmes de conduite autonome. Le décalage est aussi financier, avec des marchés qui restent sceptiques face aux engagements de Musk.

Les parieurs sur des plateformes spécialisées ont massivement misé contre la livraison de la conduite autonome non supervisée par Tesla en 2025, ce qui reflète la méfiance du public. La position des avocats de Tesla, qui qualifient les déclarations du PDG de “simple gonflette d’entreprise”, jette une lumière juridique sur la prudence nécessaire. Cette tension entre communication commerciale et réalité technologique souligne la complexité du sujet et les risques liés à une communication trop optimiste.

Les défis techniques majeurs pour atteindre une autonomie fiable à 100% #

Atteindre une fiabilité de 99,9999999% — ce que Karpathy décrit comme le niveau nécessaire pour une autonomie complète — demande de surmonter des défis techniques colossaux. Chaque nouveau “neuf” dans la fiabilité requiert des milliards de données, des algorithmes toujours plus sophistiqués et une capacité à gérer toutes les situations routières possibles. Cette exigence explique pourquoi les avancées ne sont pas simplement linéaires mais s’apparente à une escalade constante des difficultés.

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Les risques liés à la sécurité restent un point d’achoppement important. Les nombreuses poursuites judiciaires contre Tesla concernant des accidents liés à ses fonctions Autopilot ou Full Self-Driving illustrent les failles actuelles. Tant que ces technologies ne seront pas irréprochables, leur déploiement à grande échelle restera limité. Voici quelques-uns des principaux défis à relever :

  • Détection et interprétation fiables de tous les types d’obstacles et conditions météorologiques
  • Gestion sans erreur des comportements imprévisibles des autres usagers de la route
  • Amélioration constante des algorithmes pour atteindre une quasi-perfection
  • Validation rigoureuse par des tests à grande échelle dans des environnements variés
  • Réduction maximale des interventions humaines pour garantir la sécurité

“Quand vous obtenez une démonstration qui fonctionne à 90%, ce n’est que le premier neuf. Ensuite, vous devez obtenir le deuxième, le troisième, le quatrième neuf” — Andrej Karpathy

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