Incendies de véhicules électriques versus thermiques : la réalité des chiffres à connaître

Les chiffres polonais apportent un regard neuf sur les incendies de voitures électriques #

Sur 4 712 incendies recensés au premier semestre 2025, seuls 23 concernaient des voitures électriques, soit moins de 0,5% du total. En comparaison, les véhicules thermiques représentaient 98,4% des sinistres avec 4 636 cas.

Quand on relativise ces chiffres par rapport au parc automobile, la situation s’éclaircit davantage. Avec une part de marché électrique de 8% en Pologne, le taux d’incendie par millier de véhicules immatriculés est identique pour les deux types de motorisation : 0,23 incendie pour 1 000 véhicules. Ce constat remet en question les idées reçues sur la dangerosité accrue des voitures électriques.

La batterie haute tension n’est pas systématiquement à l’origine des incendies #

L’examen détaillé des causes d’incendies démontre que la batterie haute tension ne constitue pas la source première des feux dans les voitures électriques. Les pompiers identifient trois causes majeures : des dysfonctionnements techniques, une propagation depuis un feu externe, et les accidents de la route. Ces éléments montrent que les batteries ne sont pas intrinsèquement plus risquées.

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De plus, seulement la moitié des incendies de véhicules électriques impliquent un embrasement de la batterie. Cela relativise la croyance populaire selon laquelle les batteries lithium-ion seraient plus dangereuses que les réservoirs d’essence ou de diesel. Le reste des incidents découle de problèmes similaires à ceux des véhicules thermiques, tels que courts-circuits ou défaillances mécaniques.

Une tendance européenne confirme la faible fréquence des incendies électriques #

Cette analyse polonaise s’inscrit dans une dynamique observée ailleurs en Europe. En Suède, par exemple, 23 incendies ont été enregistrés en 2022 sur un parc de 611 000 véhicules électriques, soit un taux de 0,004%. Sur la même période, 3 400 incendies ont touché 4,4 millions de véhicules thermiques, soit un taux de 0,08%.

Ces chiffres convergent vers une même réalité : les voitures électriques ne présentent pas un risque d’incendie supérieur aux véhicules traditionnels. La différence se situe plutôt dans la couverture médiatique, qui amplifie la perception du danger lié aux véhicules électriques, souvent à cause d’images spectaculaires.

• Taux d’incendie presque identique entre véhicules thermiques et électriques
• Couverture médiatique amplifiant la peur autour des voitures électriques
• Parc électrique en pleine expansion mais encore minoritaire
• Incendies causés par diverses sources, pas uniquement les batteries

Les défis spécifiques pour les services de secours face aux incendies de batteries lithium-ion #

Si le nombre d’incendies n’est pas plus élevé, la nature des feux de batteries lithium-ion pose des difficultés particulières aux pompiers. L’emballement thermique peut maintenir la combustion pendant plusieurs heures, ce qui oblige à utiliser de grandes quantités d’eau pour refroidir les cellules.

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Pour assurer une extinction complète, les constructeurs recommandent souvent l’immersion prolongée des véhicules. Ce procédé demande des équipements adaptés, que tous les services d’incendie ne possèdent pas encore. La formation et les investissements sont donc essentiels pour accompagner la montée en puissance des véhicules électriques.

« Les feux de batterie ne sont pas plus fréquents, mais ils exigent une approche spécifique pour garantir la sécurité des interventions. »

Les innovations technologiques participent à réduire les risques d’incendie. Les fabricants intègrent désormais des coupe-circuits automatiques et des systèmes de refroidissement d’urgence. Ces avancées contribuent à limiter la propagation des flammes et facilitent le travail des secours.

Au regard des données disponibles, il apparaît que la transition vers l’électromobilité n’entraîne pas une augmentation significative du risque d’incendie. La vigilance reste indispensable, mais les peurs disproportionnées doivent laisser place à une compréhension factuelle des enjeux liés aux véhicules électriques.